Danse avec les spasmes.
1518. Strasbourg, déjà minée par la variole et la syphilis, est également frappée par une épidémie pour le moins inattendue. Une monumentale épidémie de danse...
1518. Strasbourg, déjà minée par la variole et la syphilis, est également frappée par une épidémie pour le moins inattendue. Une monumentale épidémie de danse...
Selon le récit qui en est généralement fait, l'épidémie aurait commencé en juillet 1518, lorsqu'une femme appelée Frau Troffea commença à danser dans les rues de Strasbourg et ne s'arrêta pas avant quatre ou six jours. D'autres personnes l'imitèrent : à la fin de la semaine, 34 personnes dansaient et, à la fin du mois, 400. Des dizaines d'entre eux n'y auraient pas survécu et auraient tout simplement succombé à l'épuisement ou à des crises cardiaques.
Il faut préciser que nous n'avons pas affaire à des personnes qui gigotaient, tremblaient ou étaient prises de convulsion, mais bien à des personnes qui, sous l'effet d'une transe, bougeaient leurs corps ainsi que leurs bras et jambes comme on le fait lorsque l'on danse véritablement. A la différence qu'ils étaient incapables de s'arrêter.
Les victimes semblaient d'ailleurs ne prendre aucun plaisir à danser, elles étaient apeurées, voire désespérées. Des nobles inquiets demandèrent l'avis de médecins qui écartèrent toute hypothèse surnaturelle et décrétèrent qu'il s'agissait d'une maladie naturelle. Afin donc de combattre le mal par le mal, les autorités de l'époque encouragèrent les gens à danser, notamment en faisant construire une scène et en payant des musiciens.
Parmi les causes avancées, il y a la possible intoxication à l’ergot de seigle, un petit champignon à l’origine du LSD qui fut notamment responsable d’hallucinations de masse à Pont St Esprit en 1951. Certains pensent qu’il s’agissait d’une extase religieuse faisant partie d’un rituel hérétique, d’autres encore avancent un cas singulier d’hystérie collective.
Le plus étonnant reste que cet évènement ne fut pas un cas isolé. Plusieurs cas furent recensés en Europe entre le 14ème et le 18ème siècle, et même plus récemment encore en 1840 à Madagascar.
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