Jean
de La Fontaine en perdrait les eaux.
Notre planète compte environ 8,7 millions d'espèces vivantes, dont 6,5 millions évoluent sur la terre ferme et 2,2 millions en milieu aquatique. Selon l'estimation la plus précise jamais effectuée, datée de 2011, et parue dans la revue scientifique américaine Plos Biology. Seulement 1,23 million (14,1%) d'entre elles ont été jusqu'à présent découvertes, décrites et cataloguées. Certains scientifiques estiment même qu'il y a eu cent millions d’espèces qui ont existé, si l'on prend en compte celles qui ont vécu su Terre depuis l'apparition du vivant.
Il est donc normal que les humains du monde entier se mettent à fantasmer lorsqu'il s'agit d'évoquer l'inconnu du règne animal. Ce que nous disent ces statistiques c'est que, des anciennes Chimères au plus récent Cthulhu, en passant par les Bigfoots, Yétis, Dragons, Minotaures, Dahus et autres Licornes, les rêveurs ne sont pas au courant qu'il existe des créatures qui prouvent que la réalité colle parfois une sacrée droite à la fiction.
Ce ne sont pas les spécimens ci-dessous qui diront le contraire. Je vous présente 5 de mes nouveaux meilleurs potes.
Notre planète compte environ 8,7 millions d'espèces vivantes, dont 6,5 millions évoluent sur la terre ferme et 2,2 millions en milieu aquatique. Selon l'estimation la plus précise jamais effectuée, datée de 2011, et parue dans la revue scientifique américaine Plos Biology. Seulement 1,23 million (14,1%) d'entre elles ont été jusqu'à présent découvertes, décrites et cataloguées. Certains scientifiques estiment même qu'il y a eu cent millions d’espèces qui ont existé, si l'on prend en compte celles qui ont vécu su Terre depuis l'apparition du vivant.
Il est donc normal que les humains du monde entier se mettent à fantasmer lorsqu'il s'agit d'évoquer l'inconnu du règne animal. Ce que nous disent ces statistiques c'est que, des anciennes Chimères au plus récent Cthulhu, en passant par les Bigfoots, Yétis, Dragons, Minotaures, Dahus et autres Licornes, les rêveurs ne sont pas au courant qu'il existe des créatures qui prouvent que la réalité colle parfois une sacrée droite à la fiction.
Ce ne sont pas les spécimens ci-dessous qui diront le contraire. Je vous présente 5 de mes nouveaux meilleurs potes.
1 - Le Requin-Lutin.
Il vit entre 30 et 1300
mètres de profondeur (ouf !). Il peut atteindre entre 3 et 4
mètres de long à maturité, voire un peu plus (argh!). Aucun autre
requin ne lui ressemble, en même temps on les comprend : son
corps flasque, son long museau aplati, ses petites nageoires qui le
rendent lent par nature, ses mâchoires extensibles remplies de
clous, qui donnent presque l'air de pouvoir faire leur vie toutes
seules... Non, pas très sex, pas très glam, notre ami requin-lutin
(on va l'appeler Serge, tiens). Serge compense tout de même
son physique ingrat par de petits gadgets bien sympas qui en font un
prédateur capable de chasser aussi bien au fond de la mer qu'au
milieu. Son long museau, par exemple, est recouvert de capteurs
sensoriels qui lui permettent de détecter les champs électriques
produits par ses proies, qu'il peut alors capturer d'un jaillissement
de ses mâchoires, dans une gerbe de sang et d'écailles, avant de les
avaler. Bien que Serge et ses congénères aient été découverts il
y a presque un siècle, et qu'un petit nombre d'entre eux soient
régulièrement capturés par la pêche en
eaux profondes, on n'en sait que fort peu sur cette espèce difficile
à trouver. Très abondants sur toutes les côtes du Crétacé,
seules quelques centaines de spécimens de ce requin d'aspect
préhistorique ont été capturés.
2 - Le Greta Oto.
2 - Le Greta Oto.
On trouvera des Greta Oto
exclusivement en Amérique Centrale, et plus précisément du Mexique
au Panama. Et c'est bien dommage car ce sont de bien beaux spécimens de
papillons connus pour avoir de superbes ailes transparentes. Comme
nombre de ses congénères, ce papillon butine des fleurs. Par
contre, pas comme nombre de ses congénères, Oto le Greta préfère
pondre ses œufs sur des plantes tropicales toxiques, et les
chenilles rouges et violettes à rayures qui en sortent sont elles
aussi bien évidement toxiques, ainsi que les Greta Oto adultes eux-mêmes,
au final du processus, c'est étudié pour. Car les larves se
nourrissent des toxines de la plante. Cette toxicité à l'état
larvaire perdure chez l'adulte sauf que lui (les mâles
exclusivement) convertit les toxines en phéromones pour attirer les
gonzesses, ce petit malin... Adultes, les Greta Oto affichent de plus
un certain nombre de comportements intéressants, parmi lesquels une
capacité à la migration de masse, ainsi que la constitution de ce
que l'on nomme aire de parade, véritable compétition de séduction,
grand rassemblement de prétendants mâles dans une « arène »
ou les prises de bec, solos, lazzis et autres numéros d'acteur sont
donnés, dans le respect d'un protocole très carré et scrupuleux,
afin d'impressionner les femelles qui y assistent, et viendront au
final y désigner un (ou parfois même plusieurs) Prince Charmant.
C'est un phénomène généralement observé chez les oiseaux et les
poissons...
3 - La Fourmi de Velours.
Vous vous êtes spontanément laissé
aller à exprimer votre ravissement par un « oooh c'est trop
chouuu ! » accompagné d'une sensation de chaleur dans la
poitrine ? Eh bien dans une zone tropicale ou désertique, vous
seriez déjà peut-être foutu... Ne vous laissez donc pas
attendrir. Comme son joli nom flatteur ne l'indique pas, la
Mutillidae, comme l'aurait appelée Jules César, est une espèce de
guêpe. Le mâle est pourvu d'ailes, la femelle non. Ce qui lui
confère cet air de fourmi. Mâles comme femelles doivent leur aspect
chatoyant à une couche de poils dont la couleur, qui varie
énormément selon les individus (bleues, rouges, jaunes... celle de la photo est une variété nommée Fourmi Panda.) sert de signal aposématique. Équipée d'un bon gros dard bien réglementaire, les
Mutillidae sont célèbres pour leur piqûre extrêmement douloureuse
et c'est alors que l'on comprend pourquoi on les appelle également
Tueuse de vaches. Pour ajouter à ce côté Badass, sachez que la
tueuse de vaches est pourvue d'une carapace très solide, à un point
tel que plus d'un scientifique y a perdu des épingles avant de
pouvoir monter une collection sur panneau. C'est cette carapace qui
leur donne également la possibilité d'entrer dans le nid, le
terrier, la ruche de leurs proies comme chez eux, sans avoir peur
d'éventuelle morsures, piqûres... Oh oui et aussi : le mâle
est tellement plus gros que la femelle que lors de la reproduction,
il n'est pas rare de le voir emmener sa dulcinée sur son dos pour
l'emmener vers des contrées plus tranquilles, et lui montrer comme
il est costaud...3 - La Fourmi de Velours.
4 - Le Poisson Chauve-Souris des Galapagos.
Que voilà un poisson pas commun !
Endémique des îles Galapagos, ce petit pépère aux faux air d'un héros Walt Disney blasé et paumé en plein after du Macumba Night laisse, au premier abord, tellement perplexe que l'on comprend la panoplie de noms différents dont il est affublé : Ogcocephalus Darwini, Poisson Chauve-Souris à Lèvres Rouges, Platax à Lèvres Rouges, Poisson Lèvres-en-Feu, ou même le plus souvent Poisson Rouge à Lèvres Rouge ou Poisson Rouge à Lèvres Rose (pour le petit cousin du Costa-Rica). Je vais épargner vos muscles labiaux, maxillaires et vos cordes vocales, je vais l'appeler... Serge.
Serge appartient à une ordre unique de poissons ressemblant à des raies, qui vivent, en solitaire ou en petits groupes, entre 200 et 1000 mètres de profondeurs. Piètres nageurs, ils utilisent leurs nageoires pectorales pour « marcher » sur le fond de l'océan. Serge mesure généralement jusqu'à 50 centimètres et son corps triangulaire, couvert de bosses et d'épines, est pourvu d'un piège à proies redoutable : tout comme sa célèbre et terrifiante cousine la Baudroie des Abysses, (qui vit elle entre 1 et 3 kilomètres de profondeur) il est équipé, à maturité, d'une corne frontale pourvue de poils qui secrète un liquide agissant comme un appât chimique, dont il se sert pour attraper poissons, crustacés et vers marins, qui constituent sa pitance préférée.
5 - L' Umbonia Spinosa
Aucun lien avec un certain philosophe. Cette petite créature, que ne renieraient pas les créateurs de Starship Troopers, est un insecte, parasite de plantes et d'arbres fruitiers. Il figure dans ma liste pour des raisons purement esthétiques, car pour l'instant, les scientifiques ne savent pas grand chose de cette petite bébête, sinon qu'elle utilise un bec pour attaquer écorces et branches afin d'en tirer la sève dont elle se délecte, et qu'elle figure quelque part dans l'arbre généalogique de la Cigale.
BONUS :
Le Papillon Caniche du Venezuela.
Pour terminer, laissez-moi vous présenter ce petit être à part : on croyait à un canular... il n'en est rien. Découvert au Venezuela en 2009 par Arthur Anker, un zoologue Kirghiz, ce pokémon... ce papillon, pardon, est devenue en l'espace de quelques semaines une véritable star sur internet. Repris à toutes les sauces, il est même devenu un « meme internet » très prisé. Cette mise en avant, doublée d'un aspect fortement inhabituel, enfantin, presque parodique, ont largement contribué au désintérêt de la communauté scientifique, qui depuis, intrigué par la quand même très impressionnante collection de clichés du Dr Anker, a considéré que la bestiole était en fait trop étrange pour n'être pas réelle.
Malheureusement, ce regain d'intérêt ne datant que de 2012, on en sait aujourd'hui très peu sur le papillon le plus touffu du monde, sinon qu'il à de grandes chances d'être une des variations jusque là inconnue parmi les 15 espèces répertoriées de papillons Artace d'Amérique du sud. En attendant de plus amples informations, on n'a alors plus qu'à s'adonner au plaisir des yeux.
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"Je
chante les héros dont Ésope est le père,
Troupe de qui l'histoire, encor que mensongère,
Contient des vérités qui servent de leçons.
Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons:
Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes;
Je me sers d'animaux pour instruire les hommes."
Troupe de qui l'histoire, encor que mensongère,
Contient des vérités qui servent de leçons.
Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons:
Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes;
Je me sers d'animaux pour instruire les hommes."
Jean de la Fontaine.
Excellent ! J'adore le papillon caniche, un subtil mélange entre mignon et tête d'abruti... Dans les abysses, t'en a un paquet des drôlement flippants...
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